Parfois, certains membres d’une équipe peuvent avoir des réticences à s’engager dans la démarche IHAB. 

Voilà quelques réponses à apporter aux idées reçues qui peuvent exister. 

SUJET Idée reçue Ce qu’il en est… 
Allaitement maternel « Dans un établissement IHAB, on oblige les mères à allaiter » Les données scientifiques montrent que l’allaitement est, du point de vue nutritionnel, la solution qui convient le mieux et qui donne les meilleurs résultats pour le développement harmonieux de l’enfant. Avec l’IHAB, l’objectif est de créer une dynamique favorable à l’allaitement, puis d’apporter un soutien adapté à chaque mère qui allaite. Parfois allaiter n’est pas possible ou la mère choisit de ne pas allaiter : dans chaque situation, IHAB encourage les équipes à communiquer avec les parents, à échanger et favoriser la prise de décision éclairée, puis soutenir les parents dans leur choix.  
Appellation “Ami des bébés” “Ami des bébés et les autres seraient ennemies des bébés ?!” La traduction officielle par l’OMS de l’anglais « Baby Friendly Hospital Initiative » en français est “Initiative Hôpital Ami des Bébés”. C’est donc cette appellation qui est utilisée par tous les pays francophones. Certains professionnels ironisent parfois en demandant si les établissements non IHAB sont alors “ennemis des bébés” ? Les équipes de maternités – IHAB ou non – font toujours un travail de qualité et accompagnent au mieux les familles. La démarche IHAB est une démarche volontariste qui permet d’avoir une méthodologie d’amélioration de la qualité des soins. La démarche exige de formaliser les pratiques et d’avoir un état d’esprit commun.  
Sécurité médicale« Respect de la physiologie parfois au dépend de la sécurité médicale »L’IHAB est un programme structuré qui bénéficie d’un argumentaire scientifique avec actualisation régulière. L’objectif est de respecter le choix des parents, les besoins du nouveau-né et de sa mère tout en maintenant un niveau de sécurité optimal. En vue de l’obtention du label IHAB, les équipes sont amenées à mettre en place plusieurs protocoles de soins se référant à des recommandations basées sur les preuves (EBM). 
Par ailleurs, toute maternité qui perd son autorisation d’activité HAS perd automatiquement le label IHAB. 
Charge de travail « L’IHAB, c’est du travail en plus » Mettre en place le label dans un établissement demande du temps : création de groupes de travail, formation du personnel, rédaction de procédures, mise en place et suivi de statistiques… 
Une fois le label obtenu, les équipes ne travaillent pas plus, mais différemment avec, notamment, plus de temps donné à l’information et à la prévention ce qui facilite la prise en charge. 
Et avoir le label, c’est aussi du temps gagné pour la certification HAS. 
Alimentation au biberon « Dans une maternité, les mamans qui donnent le biberon n’ont pas leur place » Les soignants d’un établissement IHAB apportent un soutien individualisé et adapté aux mères qui n’allaitent pas ou partiellement, soit à cause d’une raison médicale, soit par décision des parents après information. Dans un service IHAB, les parents qui ont choisi une alimentation au biberon auront une information détaillée sur la préparation, la conservation des biberons et sur les besoins de proximité et de portage de ces bébés. 

Engagement des soignants  
“Dans une maternité IHAB, les parents doivent se plier à la politique du service (peau-à-peau obligatoire à la naissance, obligation de garder son bébé 24h/24, interdiction de donner des compléments quand on allaite…)” Le programme IHAB est un programme destiné aux soignants pour accompagner les familles. L’objectif est d’échanger avec les parents, de proposer des pratiques recommandées tout en respectant leurs choix, sans rien imposer.  
Cet engagement de l’équipe est formulé par écrit dans une politique IHAB à laquelle tous les soignants doivent adhérer et qui est portée à la connaissance des familles sous forme d’une charte IHAB. 
Taux d’allaitement exclusif « Il y a un taux d’allaitement maternel exclusif requis pour être labellisé »  Les taux d’allaitement maternel exclusif ne sont PAS un critère pour obtenir le label IHAB en France. Cependant, il est demandé aux établissements de suivre les statistiques d’alimentation des nouveau-nés (reflet des bonnes pratiques) et de les analyser régulièrement afin d’apporter les améliorations nécessaires.  
Coût de l’IHAB«Le label IHAB coûte cher» IHAB France ne se positionne pas comme un prestataire extérieur mais comme un organisme coordinateur national d’un programme international visant à améliorer la santé et le bien-être des nouveau-nés et de leur famille.  
 Les informations et outils pour démarrer puis construire le projet IHAB dans un établissement sont en accès libre sur le site www.i-hab.fr. Lorsqu’une équipe souhaite officialiser sa démarche, elle peut signer la Déclaration de Mise en Route vers le label (DMR) puis devenir adhérente à IHAB France (700 €/an). Cette étape n’est pas obligatoire. En tant qu’adhérent, l’établissement bénéficiera d’un accompagnement (entretiens avec référent, relectures de documents, accès à des outils sur l’espace adhérents). 
La formation des soignants prévue dans le programme IHAB aura un coût qui dépendra de son organisation : il est possible de faire appel à un organisme de formation extérieur (c’est plus cher mais parfois plus facile pour fédérer les équipes), d’organiser des formations en utilisant des ressources internes et/ou se faire aider du réseau de périnatalité. Il est possible de mixer les différentes organisations de la formation.  
La démarche IHAB n’est pas “déclarative” : il y a une vérification sur site pendant plusieurs jours afin de voir si les critères sont respectés : cela a un coût. Il est donc demandé une participation financière pour couvrir les frais liés à la visite des experts évaluateurs et à l’organisation de la réunion du Comité d’Attribution.  
Ethique de l’IHAB “Le Code OMS est contre les biberons” L’IHAB encourage, soutient et protège l’allaitement maternel et demande aux équipes de respecter le Code international de Commercialisation des substituts du lait maternel. Toute publicité pour les préparations commerciales pour nourrissons et les aliments pour jeunes enfants, pouvant remplacer même partiellement le lait maternel, est interdite par une réglementation internationale émanant de l’Organisation Mondiale de la Santé, c’est “ le Code OMS”. Ce Code veille à la qualité des produits de substituts de lait maternel. Il encadre la commercialisation de ces produits ainsi, que les biberons et les tétines, en assurant leur utilisation correcte lorsque ceux-ci sont nécessaires ou souhaités. Le Code OMS protège donc, à la fois les bébés allaités et ceux nourris avec une préparation pour nourrisson. L’éthique de l’IHAB protège également les soignants des éventuels conflits d’intérêt avec l’industrie alimentaire infantile.  
Petites maternités “ IHAB ce n’est que pour les petites maternités” La démarche IHAB existe en France depuis 2000. Initialement, elle intéressait principalement les petites et moyennes maternités. Depuis une dizaine d’années des structures de type III, parfois universitaires, mettent en place l’IHAB. Quelle que soit la taille de la maternité, la démarche IHAB fait sens. Certains professionnels de la périnatalité estiment qu’il ne faudrait pas attribuer le label à des petites structures faisant moins de 600 naissances/an. Toutes les maternités qui souhaitent être labellisées IHAB en France, doivent en prérequis être certifiées par la HAS et avoir une autorisation d’activité de l’ARS. La procédure d’évaluation et d’attribution du label est toujours celle de l’OMS/UNICEF identique à toutes les maternités, et ce n’est pas le rôle d’IHAB France de juger de l’existence de ces maternités.